Mounir Mahjoubi, étoile filante ou astre durable ?

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"Geek autodidacte, syndicaliste précoce puis créateur d'entreprises, ex-militant socialiste, fils d'immigrés marocains diplômé de Sciences Po, l'ancien président du Conseil national du numérique Mounir Mahjoubi, 33 ans, a été nommé mercredi secrétaire d'Etat au Numérique".


Waouh ! Cela peut nous interpeller quand nous nous sentons englués dans nos profils de carrière avec des RH qui nous demandent d'être patients, de faire nos preuves encore et encore, ... Pour se rendre compte après 40 ans que "non c'est trop tard, des "jeunes" ont pris la place" ...
Quel est donc le Monde de Mounir Mahjoubi : quels enseignements pour nous mais aussi quelles faiblesses potentielles ?

Un premier axe semble se dégager sur l’association d'un Monde civique et d'un Monde de l'opinion talentueux
Mounir s'est engagé très tôt dans le monde syndical de ses entreprises Club Internet puis Deutsche Telekom, et il ne semble pas avoir été un délégué syndical "par défaut" : c'est donc du temps dédié au service du collectif. 
Son talent oratoire certain, confirmé par ses victoires aux concours d'éloquence de la Sorbonne et de Sciences-po lors de ses Masters, et un goût certain des réseaux l'ont conduit à rebondir très vite dans la sphère politique.
Cette capacité de communication et de réseautage n'est-elle pas une compétence majeure dont nous devrions nous inspirer pour booster nos carrières ?

Une deuxième dimension semble être son Monde de l'inspiration
Le jeune secrétaire d'Etat avait remporté le concours Innovez du magazine Sciences & Vie Junior alors qu'il n'avait que 13 ans.

Féru d'informatique depuis l'enfance, Mounir Mahjoubi s'engage ensuite dans des études exigeantes : une maîtrise de droit des affaires à la Sorbonne, puis un master "finances et stratégie" à Sciences Po
Il a poursuivi par un passage à l'université Columbia de New York, puis outre-Manche à l'école de commerce de Cambridge. Enfin "cerise sur le gâteau": un CAP Cuisine décroché en 2015 !
Mounir ne tient pas en place ? Il fourmille d'idées, touche à tout, enchaîne les formations.
Cette soif d'apprendre tout horizon est aussi un enseignement pour nous qui avons souvent "la flemme" de nous relancer dans un cursus en plus de notre boulot. Nous demandons des formations mais elles doivent nous arriver sur un plateau ? Stop ! Lançons-nous, allons apprendre quelque chose de nouveau !

Alors quelles faiblesses ?
Mounir ne me semble pas très industriel. Son élan, sa soif de mouvement intellectuel en font un créateur de business, d'activités, mais il ne reste pas. 
Ce n'est pas un Zuckerberg qui va construire durablement un grand groupe, s'impliquer dans un fonctionnement, régler une "machine organisationnelle" pour en tirer le meilleur.
Il tente, réussit ou rate, peu importe au fond, et va essayer autre chose car il n'est pas un "marchand" qui veut gagner à tout prix.
Ces "angles morts" sont moins glamours mais ils font souvent la différence dans la durée, face aux obstacles.

L'avenir nous dira si nous avons affaire à une étoile filante ou à un astre durable !

Laurent Dugas

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