Mourad Boudjellal, le président du RCT, ou comment faire de l'émotion un levier clé de votre transformation

1 commentaires


Mourad Boudjellal a gagné son pari : ramener 22 ans après le trophée de Brennus à Toulon. Et alors ? 
Vous n'êtes peut-être pas Toulonnais comme moi, ni fan de rugby.
Vous me demanderez quel est le rapport avec votre vie de manager dans de grandes entreprises industrielles ou bancaires, ... ? Et quel lien avec la transformation des organisations ?

Faire de l'émotion un levier puissant de transformation: voilà ce que nous apprend le président du RCT
En l'écoutant je suis frappé par sa capacité à traduire son émotion dans un projet sportif et business très, très compétitif.
Ce levier est trop rarement utilisé dans les grandes organisations qui sont nos clients, sans doute parce que nos élites sont triées, fabriquées, développées sur le registre rationnel.
Montrer son émotion, y faire appel est trop souvent perçu et traduit comme un aveu de faiblesse.

Comment fait-il pour en faire un levier puissant de transformation d'un club en ruine au fond du classement en un club chantier d'Europe et champion de France ?
  • Il se sert de son émotion pour dessiner le Monde voulu. Il visionne parfaitement l'état cible qu'il veut atteindre " Cette victoire je l'ai rêvée 50 fois, sa concrétisation est exactement comme je l'avais rêvée, c'est la 51ème fois "! Cette phrase est extraordinaire, elle traduit une profondeur de la vision incarnée qui est rare.
  • Les managers sont souvent trop timorés dans leur conception du Monde Voulu. Ils ont peur d'y mettre une forte dose d'émotion, d'irrationnel. Un révélateur est leur manière de ne pas comprendre la question sur la Grandeur : " Quelle est la Grandeur de vos équipes ? Quelle est la Grandeur que vous devez mettre en place pour concrétiser votre stratégie ?" Ce mot fait "peur" car il renvoie une charge émotionnelle : pourquoi avoir peur d'être Grand ? N'est-ce pas ce que nous cherchons depuis notre naissance ?
  • Celui qui accepte ce terrain de la Grandeur libère son potentiel énergétique. Il fait appel à un carburant complémentaire très puissant. Inversement, regardez autour de vous ce qu'il advient des transformations conduites sans passion. Elles s'étiolent rapidement et se dévoient vite, par exemple "Simplifions" devient "il faut réduire les coûts", alors que simplifier peut se faire avec émotion, avec une incarnation forte de ce que cela veut dire au niveau collectif et individuel.
Je prends un exemple concret issu de nos missions auprès des Directions Financières sur leur modèle opérationnel cible mais aussi  sur les enjeux de pilotage et le rôle croissant de business partner
  • Justement dans ce dernier rôle, business partner, les métiers interrogés renvoient l'image d'une Finance qui pilote dans un rétroviseur
  • En partageant ce constat, pas tout a fait faux, avec le Directeur Financier, je l'interroge sur ce qui serait "Grand" pour relever ce défi. Il me répond "devenir les phares de la voiture".
  • Bien, ce serait déjà très bien d'un point de vue opérationnel de passer du rétroviseur (cassé, ont dit certains critiques) aux phares, mais la charge émotionnelle est faible.
  • Comment s'incarner dans un phare ? Quelle histoire raconter aux équipes avec cette image ? Comment aborder les enjeux relationnels du rôle business partner ? ....
Alors quelles sont vos idées à la "Mourad Boudjellal" ?
  • La seule bonne réponse est la vôtre, celle qui fait que vous vous sentez GRAND
  • Pour vous donner une illustration, nos échanges avec le directeur et son équipe rapprochée nous ont conduit à monter dans la voiture, pas pour conduire - ce n'est pas le rôle du business partner- mais pour être le co-pilote. Celui qui prépare la route avec le pilote, qui recalcule la trajectoire en cours de route si un virage a surpris l'équipage, celui qui ira dans le décor avec le pilote si la prise de risque est trop grande, enfin celui qui sera fier de la victoire.

Le président du RCT a atteint sa GRANDEUR, comme lui mettez plus d'émotion dans vos décisions et dans le Monde que vous dessinez pour vos équipes et pour vous-même et vous verrez que vos équipes s’intéressent plus au projet, trouvent plus d'énergie pour faire les efforts qui vont le concrétiser.

PS : pour ceux qui veulent zoomer sur l'approche business partner consultez notre étude réalisée avec la DFCG Où en sont vraiment les directions financières dans leur (r)évolution Business Partner ?


Laurent Dugas






1 commentaire :

  1. Ce post aurait dû s'intituler : "En rouge et noir".

    En effet, je signale à tous ceux qui aiment créer du lien que Boudjellal rime avec Stendhal et Société Générale.

    Et comme disait Jeanne Mas :
    "En rouge et noir, j'afficherai mon cœur
    En échange d'une trêve de douceur..."

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