New Bank : les Fintechs vont-elles manger les banques historiques

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Dans le prolongement de notre article BETTER BANK, abordons maintenant le scénario NEW BANK proposé par le Comité de Bâle

Dans ce scénario les banques historiques sont remplacées par des banques digitales natives. L'idée analysée dans notre post précédent est que les Banques à réseau ne parviennent pas à changer de Monde et que par conséquent leur performance relative continue à décroître.
Ce scénario est le plus "prévisible" sous réserve que les Néo Banques ou Fintechs se donnent les moyens de vraiment devenir de "Grandes Banques".

Traduisons cela à la lumière de notre équation de la performance : 
Performance = Monde x ( QE + CX + IA) ?

Monde :  de nombreuses Fintechs ont des "Mondes" trop opportunistes, marchands pour oser sortir d'un segment qu'elles maîtrisent bien pour devenir un opérateur bancaire global.
Leurs managers ne sont pas banquiers et n'ont qu'une vague idée de ce que ce métier recouvre réellement, en particulier sur la gestion du risque et les enjeux réglementaires. Pour qu'une Fintech devienne une Néo banque elle a un changement de Monde très important à réussir.
De même que toutes les start-ups ne deviennent pas Google ou Facebook sans une qualité exceptionnelle du top management de leurs créateurs mais encore plus des personnes que ceux-ci doivent sourcer à l'extérieur comme Eric Schmidt pour Google ou Sheryl Sandberg pour Facebook.

Quelques pistes MONDE pour les Fintechs qui voudraient se lancer dans l'aventure :

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  • Grandeur = voir grand, très grand, global métier, très global
  • Reconnaissance  = par les clients durables, plus que par les VC ou le cours de bourse, cf l'excellente pratique d'Amazon qui est au coeur de sa réussite !
  • Interaction = sans doute le plus dur qui sera de concilier agilité, vitesse, test&learn et rigueur , complexité d'un processus bancaire qui engage sur 20 ans
  • Décision = sur la part de marché, le NPS,  .. bref des "boring KPI"
Certains y arrivent. Ainsi N26 la néo banque berlinoise ose s'attaquer au marché Français pourtant bien occupé et génère en à peine 6 mois 100 000 comptes, soit 10% des comptes de Boursorama

Sur nos trois leviers les Fintechs me semblent bien armées sur CX et IA. En revanche la marge de progrès sur QE est très importante. 
  • Les Fintechs sont soit très technocentriques, loin d'une relation client, ou en tout cas loin d'y accorder de l'importance, soit très marketing centriques, avec une proposition de valeur brillante mais qui s'essouffle vite à l'usage
  • Leur capacité à tisser durablement un lien émotionnel avec leurs clients va être essentielle et ce ne sera pas facile. Prenez par exemple les sites de robo advisory qui se créent un peu partout sur la gestion de fonds :
    • des chartes graphiques et des écrans tous identiques, qui vous qualifient MIF2, sans s'intéresser réellement à vous
    • et qui d'ailleurs n'ont quasiment pas de clients à moins d'être racheté par une grande banque ou asset manager historique
En synthèse les acteurs Néo Banques issus des Fintechs seront très peu nombreux à devenir de "vraies banques" capable de faire mal aux banques historiques

La conclusion sera tout à fait autre si les "big tech", GAFA et autres, se lancent dans la bataille. Là elles ont tout pour réussir ... 
Sauf qu'elles vont préférer des stratégies de déplacement du terrain de jeu, de disruption !

Et c'est justement le sujet de notre prochain post


Laurent Dugas

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